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1G2 aux Nouvelles Genevoises un long article éîogieux dans la Pievue des deux Mondes. L'opinion de ces deux hommes suffirait à elle seule pour constater le mérite du livre dont nous entreprenons de vous parler aujourd'hui. Mais, si nous eussions lu d'abord le compte-rendu de Ste-Beuve, voici ce qui serait arrivé : le découragement aurait fait tomber notre plume, ou bien l'opinion reçue nous entraînant à des redites, notre étude n'aurait été qu'une pâle copie de la grande Ptevue : il nous semble donc plus sage de raconter DOS propres impressions avant de consulter celles d'un autre. De cette sorte, si quelques observations se rencontrent les mêmes, nous en serons de notre côté tout joyeux. Puis, il faut le dire, le terrain de la critique est si vaste et se prête à tant d'exploitations différentes^ qu'il est bien difficile que les plus faibles ou- vriers n'y rencontrent quelques richesses négligées, même en se présentant les derniers. Ste-Beuve, du reste, a sa manière propre ; on le voit armé de la loupe se laisser aller à de minutieuses recherches et poursuivre de préfé- rence l'idée qui se cache dans les plus secrets replis de la phrase. Nous lui laisserons donc sa patiente et difficile spécialité. Ce que nous désirons saisir avant tout c'est l'aspect général des Nouvelles Genevoises, c'est la fleur du sentiment qu'elles renferment, c'est l'espèce de délicieuse flânerie qui anime et embellit leurs détails ; ce que nous espérons enfin trouver dans Topffer, c'est Topffer lui- même. L'auteur dit quelque part : « Lafontaine s'ignora bien tard, toute sa vie peut-être ; n'est-ce point là son secret ? Lisez ses préfaces, je vous prie. Se doute-t-il qu'il soit autre que tout le monde ? Et ce n'est pas modestie : il n'a pas seulement assez de vanité pour être modeste 5 c'est