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  XIII, il levait secrètement des troupes ; mais il abandonnait
  lâchement ses créatures sur l'échafaud, et le terrible Ri-
  chelieu était là, qui lui en renvoyait les têtes l'une après
  l'autre. Enfin sous Louis XIV, ou Louis-le-Superbe, les pro-
  grès de la civilisation courtisanesque ne pouvaient aller plus
  loin. Ces grands seigneurs, ces frères de rois, autrefois si
 fiers de leur naissance qui les rapprochait du trône, s'étu-
 diaient à copier les regards du maître où venaient aboutir
 tous les genres de gloire. Longtemps avant que Napoléon eût,
 par droit de conquête, un parterre de souverains, Louis XIV,
 trentième roi des Capétiens, élevait son parterre de princes
 du sang et de grands seigneurs, sur les vastes ruines du gou-
 vernement féodal.
     Le fanatisme et l'ambition, les croisades sous Louis-le-
 Jeune et saint Louis, les conquêtes d'Italie sous Charles VIII,
 Louis XII et François 1 er , précipitèrent les deux premières
 crises de la troisième race, mais sans mettre cependant le
 trône en péril. Sous Henri III, l'intolérance faillit le renver-
 ser. Raffermi par le despotisme de Richelieu, après avoir jeté
 le plus grand éclat sous Louis XIV, il devait, sous LouisXV,
 tomber dans le mépris pour s'abîmer, presque sans espoir de
retour, sous l'infortuné Louis XVI, au fond du gouffre ré-
volutionnaire.
     Chose remarquable et qu'on ne saurait trop signaler
comme observation morale et politique ! tant que les Capé-
tiens n'eurent à combattre que leurs grands vassaux, animés
du noble sentiment de l'indépendance et de la souveraineté,
ils sortirent triomphants d'une lutte, qui s'est prolongée jus-
qu'à la fin du règne de LouisXI; tandis que cette même dy-
nastie s'écroula sous Louis XVI, du moment où les princes du
sang, les grands officiers de la couronne, le haut clergé, les
talons rouges, la magistrature, la robe, tous les corps de
l'Etat, se parant du titre de citoyen, affectèrent de rivaliser