page suivante »
SG bandes. Les sauvages du Brésil écrasent le nez de leurs en- fants; les Yamaos du Pérou, pour arriver à plus de perfection encore, sous ce rapport, leur enlèvent la cloison cartilagi- neuse (1). Enfin, il n'est pas de peuple sauvage chez lequel on ne trouve d'absurdes coutumes qui mutilent l'organisation, ou l'arrêtent dans ses développements; il en est peu qui ne fassent subir à l'enveloppe osseuse de l'organe de l'intelligence des compressions difformes. Ainsi, lorsqu'on avance que le chris- tianisme a régénéré le monde, on énonce une vérité au dessus de toute contestation, mais qu'il ne faut point restreindre au point de vue moral ; il l'a régénéré doublement dans son esprit et dans sa chair. Il a fondé l'hygiène privée ou indi- viduelle, il a fondé l'hygiène de l'espèce ou l'hygiène sociale. Je dis qu'il les a fondées, car il a donné, à cet égard, des pré- ceptes que les développements de la science ont confirmés plus tard, et qui participent en quelque sorte delà perpétuité de la tradition chrétienne. Nous allons nous en convaincre, en jetant les yeux sur les instituts hygiéniques des Hébreux. HYGIÈNE TIRÉE DES LIVRES BIBLIQUES. Ces livres doivent être considérés comme renfermant un système complet d'organisation sociale appliqué à un peuple passionné, enclin aux vices qui dégradent la chair, vivant au milieu des ardeurs d'un climat qui favorisait tous les écarts de la sensualité ; ils doivent donc exprimer la pensée du lé- gislateur sur l'accomplissement des besoins corporels que sa prévoyance avait embrassés. Mais comme, de toute éternité, de grandes destinées reposaient sur le peuple hébreu, la législation devait gravement s'intéresser au salut de l'espèce. C'est surtout, grâce à ses institutions hygiéniques, que Moïse (1) Humboldt. Voyages aux terres equinoxiales. t. III. p. 402.