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32 source corrompue de leurs humeurs, à fortifier tous les res- sorts de leur machine, à briser la chaîne des maladies les plus meurtrières, enfin à perpétuer dans l'espèce humaine la beauté, la force et la santé. Telle est l'idée fondamentale que nous devons nous faire de l'hygiène, science vaste, pro- fonde, intimement unie à la sagesse selon saint Clément d'Alexandrie. Elle embrasse, dit ce savant organisateur, la somme des choses divines et humaines, afin d'en extraire des instituts propres à conduire au bonheur d'ici bas le troupeau des humains, leur fournir les moyens de vivre conformément aux lois de la nature et de la raison (1). Cette définition est la plus belle et la plus exacte qui ait jamais été donnée et décèle la supériorité du génie de cet homme, qui nous a légué, lui- même, un beau monument d'hygiène, dans un livre dont nous parlerons plus tard. Plus d'un rapport existe entre l'hygiène et la tradition. Un peuple ne peut vivre sans celle-ci ; car toute tradition a pour but de formuler, avec plus ou moins de bonheur, il est vrai, la science de la vie. Cette science de la vie com- porte trois divisions principales ou trois motifs d'enseigne- ments : 1° Enseignement des rapports qui lient l'homme à Dieu ( religion ) ; 2° enseignement des rapports qui unissent les hommes entre eux (politique ) ; 3° enseignement des rap- ports qui existent entre l'homme et les choses, entre l'homme considéré comme animal et les agents modificatifs { diété- tique, hygiène, etc. ). L'hygiène est, dès lors, une partie in- tégrante de cette science universelle que toute tradition a pour mission d'inculquer à un peuple primitif pour l'abriter des dangers du monde physique et le guider dans ses premières explorations. La tradition mère la tradition chrétienne, a fait une large part à l'hygiène dans ses institutions, et les tradi- (1) Op. om, Pedagog. p. 33. 1556.