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      Si l'inscription qui surmontait autrefois le curieux monument que
 j'ai tenté d'illustrer nous était parvenue dans un meilleur état de
  conservation, sans doute elle serait pour nous l'objet d'un nouvel
  intérêt, peut-être même pourrait-elle répandre quelque lumière sur
  l'intention de ce bas-relief, et d'autres représentations semblables.
  Telle qu'elle est aujourd'hui, elle no saurait rien nous apprendre. Je
  ne puis y reconnaître que le mot DEO trop générique pour fournir
  ici une donnée, et l'abréviation AVG., que je n'ose remplir dans l'in-
 certitude où nous laisse cette inscription mutilée, n'ayant aucune
 donnée sur le sujet auquel ce mot se rapporte. Il est possible que
 ce soit une épithète de la divinité à laquelle ce monument fut consa-
 cré, et dont il nous offre l'image. A l'époque de l'empire, les surnoms
 d'AVGYSTVS et AVGVSTA furent donnés fréquemment aux dieux
 et aux déesses, ainsi que nous l'apprenons des inscriptions et des mé-
dailles. Mercure, comme d'autres, eut part à cet honneur prétendu,
qui caractérise d'une manière frappante le servilisme et l'adulation de
ces siècles. Les exemples en sont trop multipliés et trop connus pour
qu'il soit nécessaire de les mentionner ici (1).
     Le monument qui a donné lieu à ces recherches est aujourd'hui
 la propriété de notre ville. Sous ce rapport, autant que pour la
beauté remarquable de son style, j'ai cru qu'il pouvait mériter l'at-
tention des lecteurs lyonnais; mais il ne provient point du sol, si
riche en ce genre, de l'antique Lugdunum. Tout ce que j'avais pu
en apprendre d'abord, lorsque, pour la première fois, je le vis sous
les portiques du Musée, se bornait à cette seule donnée qu'il avait
fait partie du cabinet légué à la ville par M. Artaud. J'ai appris de-
puis de M. Peyre, marchand de tableaux et de curiosités à Lyon,
de qui M. Artaud l'avait acquis, qu'il fut trouvé en t829 dans le ci-
metière de Sain-Jean-des-Vignes, près de Chalon-sur-Saône, avec
beaucoup d'autres débris antiques plus ou moins endommagés, et qui
bientôt furent dispersés ou détruits.
     Ce n'est pas le seul monument de l'antiquité qu'on ait découvert
sur le territoire de l'ancien Cabilonum. Là, comme sur tous les
   (t) Les inscriptions de notre ville en fourniraient à elles seules des exem-
ples assez nombreux : je citerai seulement les autels votifs de Mars et de Diane
qu'on voit au Musée, sous les Nos XXVHI et XLH.