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   J'ai besoin de vous le répéter en finissant, mes chers con-
frères, si j'ai jugé notre profession avec une sévère franchi-
se, c'est que la vérité ne se dit qu'aux forts, c'est que j'ai l'ar-
dent désir de voir s'accroître encore, s'il se peut, l'illustration
de notre ordre. Oui, MM. , nous pouvons le dire avec or-
gueil, à notre époque qui sera grande peut-être, mais ou la
corruption et la lâcheté, l'amour effréné du gain et des jouis-
sances se sont emparés de tant d'hommes, où les professions
les plus libérales tendent à s'égarer en de sordides industries,
la nôtre est celle de toutes où se conservent le plus intac-
tes, les habitudes d'honneur et de loyauté. Nous le devons
surtout à notre union plus étroite, à l'esprit de corps qui
conserve les traditions ; à l'existence des conseils de discipli-
ne d'où l'expérience et l'antique probité surveillent les débuts
de la jeunesse.
    Encourageons-nous donc mutuellement à ne pas altérer le
dépôt sacré de ces traditions dont le culte a élevé si haut le
 barreau de notre ville entre tous les barreaux de France.
Pour éviter les écueils de notre carrière si difficile, étudions
 sur toutes choses, les modèles que nous avons sous les yeux,
 et si nous ne pouvons atteindre l'idéal si élevé de l'avocat,
 tâchons au moins qu'on ne puisse pas dire de nous, que nous
 sommes indignes de nos devanciers, et que la gloire de l'ordre
 s'est obscurcie entre nos mains.
                                     Victor DE LA PKADE.