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                              LE P . COLUMBÃ.



   Jean Columbi avait fait de très grands progrès dans les let-
tres et dans la véritable piété. Il était fort lié avec Laurent
Lusse (1) aussi bien qu'avec Boissat.
   Né à Manosque, ville assez considérable de la province des
Saliens(2), Columbi, l'année même où j'écris ces lignes, a vu
passer sa quatre-vingt-cinquième année. Façonné, dès sa jeu-
nesse, aux sciences théologiques et aux sciences philosophi-
ques, il a cultivé aussi les belles-lettres. Il n'a point négligé
l'histoire. Il a écrit sur les gestes des évoques de Yalence et
de Die. Mais en ce qui est de l'histoire, quelques personnes
se moquèrent de sa crédulité; il vit avec un peu de colère
qu'on eût remarqué qu'il avait donné dans des erreurs. Il s'abs-
tint pourtant de mots irrités, et ses vains el impuissants efforts
ne purent m'émouvoir. Dans ces sortes de luttes, la force tout
entière est à la vérité. Indépendamment de cela, il ne me
nomma point dans sa dissertation, et, bien qu'il n'eût pas dé-
cliné mon nom, il me donna de grandes louanges.


                      LE V. MATTHIEU COMPAIN.



   Matthieu Compain suivait aussi la Société de Jésus, société
dans laquelle il s'était engagé. Ce fut à Lyon qu'il naquit et
qu'il mourut; il appartenait à une très honnête famille. Nul
ne mettait autant de passion et d'ardeur que lui à rechercher
les vieilles monnaies et les antiques choses de tout genre.
Mais, quand les maladies assiégèrent son ame, et que son
corps s'affaissa sous les ans, cette passion dégénéra avec l'âge


  (4) Lusse, conseiller en la Cour des Aides, à Vienne.
  (2) La province d'Àix, habilée jadis par les Salii.