page suivante »
loi
fantasques, mais habiles., et qui se perdent malheureusement
dans une foule de gens médiocres, quand elles arrivent à une
époque de transition, comme le fut pour notre littérature le
siècle de Louis XIII. Un critique distingué., M. Philarèle
Chasles, jugeait, il y a quelques mois, dans la Revue des deux
Mondes, la vie et les écrits de Théophile. Cette étude chaude
et colorée n'offrait pas les révélations de Chorier, soit que
l'arislarque les ignorât, soit qu'il les eût omises volontaire-
ment. Je viens au biographe.
« En ces années-là , dit-il, au deuxième chapitre du premier
livre, Théophile, à travers sa misère et ses malheurs, était
arrivé à une réputation comme nul en France, parmi ceux que
distinguait leur esprit, n'en avait alors. Lorsque le maréchal
de Montmorency eut arraché à sa mauvaise fortune cet homme
d'un naturel si distingué, il-l'admit dans sa maison. Théophile
avait le feu poétique; il lui manquait l'art. Et toutefois, avec
l'incroyable disposition de sa nature, il s'était acquis une
gloire qui eût été pour un vrai et parfait poète la plus belle
récompense. Quand Théophile fut délivré de prison, le duc de
Liancourt, qui, pour l'esprit, la noblesse de sentiments et la
bonté, ne le cédait à aucun des grands de la cour, le reçut
avec beaucoup de bienveillance. Ses vêtements usés et déchi-
rés louchèrent l'a me généreuse de Liancourt,-et il lui ordonna
de prendre chez un marchand tout ce qu'il voudrait de vête-
ments. Théophile en prit autant qu'il lui en fallait pour lui et
pour ses amis. Parmi ceux-ci se trouvait Mairet, dont il avait
conlume de soulager l'indigence avec son argent; il demandait
l'aumône, afin de la faire, ainsi qu'il s'en glorifiait. Liancourt
ne vil pas cela de mauvais œil, et paya les dettes avec le même
cœur que Théophile les avait contractées. Il voulut qu'on
louât, sur un titre même qui n'était pas le sien, la libéralité
de Théophile, et il la vanta lui-même.
« Il ne s'était écoulé qu'un assez petit nombre de jours,
quand Théophile tomba dans une sorte de léthargie, dont il ne
se releva pas. Il y avait quelques jours déjà qu'il était alité dan»