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                               ù,JJ

    La France a les mêmes intérêts que la Grande-Bretagne ,
  mais sa position est meilleure. Le commerce français, plus
  concentré que celui de l'Angleterre, est par cette raison même
 plus abrité contre l'influence des événements de la politique
 extérieure. La France trouve dans le chiffre élevé de sa popu-
 lation agglomérée des consommateurs actifs et incessants
 pour ses produits ; tandisque l'Angleterre a î'habilude et le
 besoin de rechercher dans ses populeuses colonies, ou chez les
 nations étrangères, les consommateurs capables de favoriser
 l'écoulement da] trop plein toujours renaissant de ses manu-
 factures. Il résulte de celle différence entre l'actuelle organi-
 sation commerciale des deux pays , que la France possède ,
de plus que l'Angleterre, une liberté d'action et une indépen-
 dance qui lui forment un réel avantage. Cependant, quoique
pour le présent le commerce extérieur de la France soit moins
considérable que celui de l'Angleterre, ce n'est pas une raison
pour que la politique française adopte un système d'indiffé-
rence et de laisser faire vis-à-vis de la politique britannique.
Si le commerce extérieur de la France est peu important
 encore , il est cependant entré depuis plusieurs années dans
une voie de développements et de succès qui donnent le droit
d'espérer le plus brillant avenir. Il est donc d'une extrême
importance de pourvoir avec attention et persévérance aux
intérêts de ce commerce qui promet un nouvel élément de
prospérité au pays. Parmi les moyens capables de réaliser ce
désirable résultat figurent, sans aucun doute, au premierrang
ie patronage sur l'Egypte et sur la Syrie , et la suprématie sur
la Méditerranée.
  Ainsi, auiant il est naturel à la Russie d'appliquer toute son
ambition à la conquête de Constantinople , autant il est im-
portant pour la France, comme pour l'Angleterre , de domi-
ner sur l'Egypte et sur la Syrie ; car de ce patronage dépend
pour ainsi dire le monopole de la Méditerranée, et peut-être
même aussi le monopole du commerce des Indes-Orientales.
  Telle est la position des trois principaux acteurs du drame