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253 DERNIER ADIEU. Je le savais, le cœur n'a point de longues fêtes, Point de port où se mettre à l'abri des tempêtes; Tout beau jour à son lendemain. Il n'est rien que le temps n'affaiblisse ou n'efface ; Mais du passé toujours nous cherchons quelque trace, Voyageurs perdus en chemin. Quand sur ton front rêveur la nuit tendra ses voiles, Quand le ciel sèmera sa poussière d'étoiles Aux bords où tu m'aimas un jour ; Si de l'air embaumé la vaporeuse ivresse A ton cœur frémissant rappelle ma tendresse, Donne un soupir à notre amour ! Notre amour?... oh! vois-tu c'était plus que la vie ; Pour nous, c'était le ciel ; c'était une féerie Moment de délire et d'erreur, C'était toi—maintenant ce n'est plus qu'une tombe Oubliée et déserte où nulle fleur ne tombe, Où jamais ne vient la douleur. Tout ce qui vibre au cœur rend un accord magique; Nulle lyre, nul chant n'égale la musique De la voix qui parle d'amour: