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partis et qui avait eu le bonheur de passer, sans être inquiété,
les époques les plus orageuses de la révolution.
   Le 1 er ventôse an III (19 février 1795), eut lieu le renouvel-
lement complet du conseil municipal. M. Chovet-Lachance
fut nommé maire et M. Courbon-Monviol, agent national. La
politique avait pris une nouvelle physionomie. Les prisons
avaient été ouvertes à un grand nombre de détenus. Ceux-ci,
amenés en séance du conseil municipal,, avaient été reçus au
milieu des .plus vifs applaudissements. Les terroristes les
plus exaltés étaient eux-mêmes poursuivis, et plusieurs avaient
été à leur tour incarcérés. Une fête funéraire eut lieu en mé-
moire de toutes les victimes de l'anarchie. Un éloge de
M. Praire fut prononcé par son digne successeur, qui déposa
sur le bureau une couronne avec cette inscription :
       AU MAIBE PRAIRE-ROYET ET AUX AUTRES CITOYENS,
             MORTS VICTIMES DE LEUR DEVOUEMENT,
         LA COMMUNE DE SAINT-ETIENNE RECONNAISSANTE !

    Loin de moi cependant la pensée de vouloir chercher à jus-
 tifier les excès qui précédèrent ou suivirent de près ces ma-
nifestations de douleur publique. Les attentats de cette épo-
 que auxquels on a donnélenom de réaction, ne sont pas plus
 excusables que les fusillades et les canonnades décrétées par
les tribunaux révolutionnaires. L'assassinat, de quelque parti
 qu'il vienne* sera toujours un acte odieux.
    Le Midi de la France était alors sous le coup de la contre-
révolution. On faisait à Lyon la chasse aux Mathevons. Javo-
gues, surnommé le Néron du Forez, avait été guillotiné à Paris,
à la suite de l'affaire du camp de Grenelle ; mais la justice hu-
maine ne pouvait atteindre tous les coupables. La Convention
  aurait peut-être eu à sévir contre chacun de ses membres en
particulier : il n'y avait donc de punition possible que contre
ceux qui conspiraient.
    Saint-Etienne suivit l'exemple des autres villes voisines.
 Cette cité devint le théâtre de nombreuses scènes sanglantes.