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20â Sans faire aucuna graci aux efans ctlesfennes. Ey l'oriant miô ama, iquelou que l'an veu, Avouay de loups-garous habita dzin zin beu (1). Saint-Etienne perdit alors plusieurs de ses meilleurs ci- toyons : l'ancien maire, Praire-Royet, une des 209 victimes canonnées aux Brotteaux. Comparable au courageux Bailly, cet administrateur généreux scella de son sang le respect qu'il avait eu pour la loi ; il marcha au supplice avec cette sérénité qui est l'apanage d'un ame fortement trempée et d'une conscience pure. En vain un de ses collègues à la mu- nicipalité, avec lequel il y avait eu promesse de secours mu- tuels, le vit passer au milieu du funèbre cortège, à son sourire d'adieu l'insensible jacobin ne répondit pas même par une larme. Avant lui était tombé son jeune frère, Praire-Nézieux, chef de bataillon de la garde nationale, et que les démarches elles larmes de sa belle et intéressante épouse ne purent sau- (i) J'aiessayé de traduire ce passage : La mort se promenait dans les départements, Partout du sang, des pleurs et des gémissements. Un député bourreau, suivi d'affreux séides, Dictait à son pays ses ordres parricides. Prêtres, nobles, marchands enchaînés à sa voix, Jugés en même temps, périssent à la fois. Point d'espoir, point de droit, nulle forme légale, Il n'est qu'un seul arrêt : la peine capitale ! Javogues est dans le vin, qui pourrait le fléchir ? Aussitôt on est pris, hélas! il faut partir; Non pas pour ses foyers, mais pour la fusillade, Ici pour l'écliafaud, là pour la canonnade. Liberté, que d'horreurs on commet en ton nom ! Que de sang répandu dans Feurs et dans Lyon ! Le fer, le plomb, la hache, avec la même rage, Frappent sans distinction de rang, de sexe et d'âge. Innocentes brebis, autant valait pour vous, Habiter les forêts, les tanières des loups.