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187 raïtun individu dont il ne partageait pas les opinions, Noël rétorqua ses arguments avec tant de vigueur, que son adver- saire, ne sachantplus que dire, fut obligé de sortir de la salle, plein de confusion. Plus tard, lorsque Pointe fut pris par les Lyonnais, le Conseil municipal, quoique ne partageant pas ses principes, eut la générosité de solliciter sa mise en liberté;, déclarant même que la commune de Saint-Etienne s'honorait de lui avoir donné le jour (1). Ce dernier trait fait l'éloge des hommes qui composaient l'administration plus encore que de celui qui en était l'objet. On n'usa pas envers eux de la même modération , quand les circonstances eurent changé. A M. Desvernay succéda M. Praire-Royet, homme considère de tous les partis, par son courage, son zèle et ses connais- sances variées. Doué d'un physique agréable, cet administra- teur à la tête froide, mais au cœur généreux, joignait à un sens droit une élocution facile et spirituelle. Chef d'une des pre- mières fabriques de rubans du pays, il était très aimé des ou- vriers envers lesquels il se montrait généreux dans les mo- ments de détresse commerciale. Peu disposé néanmoins pour le commerce, son goût le dirigeait principalement vers les af- faires publiques. Deux fois cependant il voulut se démettre de ses fonctions publiques, et deux fois il se rendit aux vœux et aux prières de ses concitoyens. Partisan modéré de la révolution, M. Praire-Royet fut secondé dans ses vues bienfaisantes par son frère Nézieux , Desjardins , Molle et autres chefs de la garde nationale. C'est à lui que la ville est redevable du terrain qui a permis l'établissement de la place Marengo, et des projets d'amélioration de la ville. M. Praire- Royet peut être cité comme le modèle du bon administrateur et l'exemple du bon citoyen. Malheureusement sa vie po- litique fut si courte qu'elle ne lui permit pas d'achever tout le bien qu'il avait conçu. Il serait à désirer que la ville ( t) Délibération du Conseil municipal du 2 juillet 1793.