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Ihètes laudalives, dont les survivants ne furent jamais avares envers
les défunts, et les formules consacrées par l'usage, que l'on retrouve
presque partout dans les inscriptions funéraires, tout le reste est
digne d'attention, à divers égards, pour les particularités qu'on y re-
marque.
VITALINVS FELIX, à qui elle était consacrée, portait un pré-
nom significatif, qui a dû être commun, et qu'on rencontre fréquem-
ment, en effet, sur les marbres antiques; il n'en est pas de même de
son nom de famille : peu de monuments nous le font lire. Dansce petit
nombre, je dois surtout rappeler un cippe de notre Musée, dont l'ins-
cription fort incorrecte exprime d'une manière simple et touchante la
douleur d'un père et d'une mère, pleurant trois enfants en bas-âge,
moissonnés par la mort dans le court espace d'un mois (1 ). Je la trans-
cris ici d'autant plus volontiers qu'on ne la trouvait mentionnée dans
aucun de nos auteurs lyonnais avant que M. Artaud fit placer ce
monument au palais des Arts (2) : il avait été découvert à Sainte-
Colombe, près de "Vienne, sur la rive droite du Rhône.
EGO P A T E R V I T A L I N V S ET MATER
M A R T I N A S C R I B S I M V S NON GRAN
DEM G L O R I A M SED DOLVM F I L I O
RVM TRES F I L I O S IN D I E B V S XXVII
HIC P O S V I M V S SAPAVDVM F I L I V M
QVI V I X I T ANNOS VII ET D I E S XXVI
RVSTICAM F I L I A M QVI VIXIT ANNOS
IIII ET DIES XX ET RVSTICVLA FILIA QVI
V I X I T A N N O S I I I ET D I E S X X X I I I
Le père infortuné ne peut être le même qui est nommé VITALINVS
FELICISSIMVS dans l'inscription précédente, surnom qui aurait
été pour lui d'un augure bien trompeur : l'intervalle entre les épo-
ques de ces deux monuments, assez indiqué par leur style, est trop
considérable pour qu'on soit autorisé à admettre une telle suppo-
sition. Mais, du moins, le nom de VITALINVS est trop peu commun,
ainsi que je l'ai observé, ot les localités d'où proviennent les monu-
(1) Sous le n°XX.
(2) Notice des inscriptions du Mase'e, cdit, de -1816, p. 35.