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extraordinairement rare que le fleuve arrive à son étiage, îî
est habituellement à 0,50 c , ou 0,80 c. au-dessus de celte
ligne. Si donc on retranche 0,50 c. de 2m. 50 c i l ne restera
plus que 2 m. de chute, hauteur à peine suffisante pour faire
tourner quelques roues de moulin. Un aussi faible résultat, ac-
quis bien péniblement, ne saurait motiver de si grands travaux
et tant de dépenses, et cependant Ménestrier n'a pas craint
de consigner dans son Histoire de Lyon une semblable
assertion.
On aurait donc exécuté deux vastes souterrains ayant trois
lieues de longueur pour obtenir des eaux à 2 m. d'élévation,
tandis que sur les bords du fleuve, en face de la ville, on pou-
vait obtenir dans la rapidité du courant, une force motrice,
bien plus considérable et à la portée de tous.
Maintenant si l'on veut trouver dans ces galeries un double
aqueduc apportant des eaux à boire, il sera impossible d'ap-
puyer ce dire seulement par l'ombre d'une mauvaise preuve
et ce serait perdre son temps que de discuter sur un emploi
aussi déraisonnable.
Je crois qu'il est impossible de voir dans ces galeries autre
chose qu'un chemin couvert fait pour relier entr'elles les for-
tifications de Lyon et celles de Miribel. Ce chemin ne peut
être antérieur au sixième siècle, et sa construction n'appar-
tient plus à la période romaine. De ces deux souterrains, l'un
servait sans doute de voie d'aller et l'autre de voie de retour.
La cavalerie pouvait aisément y passer. Ces chemins rece-
vaient de l'air et du jour de distance en distance, par des fe-
nêtres demi-circulaires. Les murs épais dont j'ai déjà parlé (fig.
4et5) ne peuvent être autre chose que lesfondements de tours
carrées, établies de distance en distance^, pour défendre le
chemin couvert. Placées dans les lieux où il était le plus facile
d'aborder, ces tours suffisaient pour garantirde toute surprise
et pour empêcher la destruction des galeries. Les souterrains