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129 tuyaux des siphons à remettre devait occasionner, et ils y renoncèrent malheureusement» C'est de ce moment que date la décadence de Lugdunum; tous les monuments construits par les Romains s'écroulèrent faute d'entretien. L'admirable Forum élevé par Trajan disparut ; le théâtre, l'amphithéâtre eurent le même sort, et la cité antique perdit son premier lustre, pour se relever, de nos jours, plus riche et plus peu- plée que jamais, mais, à coup sûr, bien moins grandiose et moins somptueuse dans la plupart de ses monuments qu'à l'époque de la domination romaine.Sous cesmaîtresdu monde, Lugdunum avait au moins trois aqueducs qui, réunis en- semble formaient une longueur de 118 kilomètres ou 29 lieues lf2. Les eaux conduites par ces aqueducs couvraient avec pro- fusion les places publiques de fontaines jaillissantes, embellis- saient les monuments, les palais des grands et les demeures des plus humbles citoyens qui recevaient en abondance les eaux les meilleures qu'il avait été possible de trouver à une grande distance. Si donc je compare les temps antiques aux temps modernes, il me semble que, sous bien des rapports, nous montrons une grande infériorité. Je ne prendrai pour objet de comparaison que les aqueducs anciens elles fontai- nes modernes. Sous les Césars, au moment de sa plus grande prospérité, la population de Lugdunum ne me parait pas avoir dépassé le nom- bredesoixante mille habitants, sans comprendre toutefoisdans ce chiffre les soldats des légions qui étaient réunis autour de la ville. Aujourd'hui, l'on compte deux cent mille habitants envi- ron dans Lyon et ses faubourgs. Cependant, pour une popula- tion qui n'était pas le tiers decelle de nos jours, les Romains avaient construit trois aqueducs, et, aujourd'hui, l'on délibère encore pour savoir si l'eau du Rhône est préférable à l'eau de source; si l'on construira un aqueduc, ou si l'on élèvera 9