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 hameau de la Guinaudière , et, un peu plus loin, dans deux
 gorges resserées, il traversait le Mornant. A quatre cents pas
 au-dessus du bourg de Mornant, il atteignait le douzième
 pont, dont quelques arcs et piédroits sont très peu dégradés,
passait sur une substruction de quelques mètres de longueur
 et pénétrait sous terre en traçant au-delà de ce pont une
 courbe très sensible à l'œil, se dirigeait sur les communes de
 Saint-Laurent d'Àgnyetd'Orliénas, après avoir traversé le ruis-
 seau de Janon et deux autres cours d'eaux sur quelques ar-
ches détruites jusqu'à fleur de terre. Il venait ensuite sur
Soucieu, où l'on voit une substruction de près de cent pas,
redevenait souterrain, jusqu'au treizième pont de 485 mètres
de long, et dont la hauteur atteint jusqu'à 17 mètres.
   Ce pont, qui aboutissait au réservoir de chasse de Soucieu,
est, assurément, le plus remarquable, non seulement par ses
dimensions, mais surtout parce qu'il nous montre claire-
ment que l'aqueduc du Gier a été détruit par les barbares.
   Les huit premières arcades des septante-une qui formaient
le pont sont encore debout. 58 à la suite ont été renversées,
50 à gauche et 8 à droite. Les piles furent couchées à terre
avec assezd'ordre. En tombant elles se partagèrent en autant de
morceaux qu'il y avait de dés séparés par deux rangs de bri-
ques. On peut attribuer cette destruction aux Sarrasins qui
ravagèrent tout le midi de la France, au milieu du VIIIe siè-
cle. Ils se servirent, sans doute, de leviers puissants, mus à
force de bras, pour abattre avec tant de régularité un si
grand nombre de piles qui, toutes, ont été soulevées rez-de-
terre.
   Quelle affreuse barbarie poussait donc ces hommes à tout
renverser ; si c'eût été seulement pour priver d'eaux les Lyon-
nais, il leur eut suffi de couper l'aqueduc dans un seul en-
droit, et puis ils savaient bien, qu'à défaut d'eaux de sources,
les habitants pouvaient puiser abondamment dans le Rhône et