Revue du Lyonnais » série 1 - n°12 ( 1840 ) » pp.093

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vases ou des murs qui les contiennent, et qui rend ordinai-
rement l'eau impropre à la plupart des usages domestiques,
auraient laissé sur les parements intérieurs et sur le fond
de l'aqueduc une certaine épaisseur de ces sels ; ehbien ! dans
tous les endroits où j'ai vu ce canal, je n'ai pas aperçu la
moindre trace de dépôt calcaire (1) ; et, pourtant, les eaux
ont dû couler dans le conduit pendant plus de huit cents ans,
et l'on sait que les Romains étaient autrement scrupuleux que
nous pour la pureté de ce liquide. Si l'on examine le teint et
l'aspect des hommes qui habitent au Mont-d'Or et qui boi-
vent ces eaux, on trouvera difficilement ailleurs une appa-
rence de plus belle santé.


     DE LA QUANTITÉ D ' E A U ET DE LA CONSERVATION DE
                                 L'AQUEDUC.


   Aujourd'hui, quoique le Mont-d'Or soit moins boisé qu'au-
trefois, les sources fournissent encore une grande abondance
d'eaux. Le ruisseau d'Autoux à Polemieux donnerait seul
trois ou quatre fois autant d'eau que la machine hydraulique
qui est sur le Rhône à Saint-Clair, et qui fournit 25 pouces
d'eau; et l'aqueduc, dans son parcours jusqu'à Limonest,
pourrait en recueillir six fois autant. Maintenant tout me fait
espérer que l'aqueduc, qui est souterrain jusqu'à Ecully, est
conservé presque en entier. Les murs peu élevés et recouverts

   (1) En -visitant les aqueducs qui sont dans la campagne de Rome, j'ai vu
avec un grand étonnement une couche de sélénite extrêmement dure et
ayant plus de 1S centimèlres d'épaisseur, qui tapissait toutes les parois de
l'aqueduc qui amenait l'eau àlsiêlina, ou Augusta, à Rome. Ceti.e eau n'élait
employée, il est vrai, que pour la naumachie et pour les arosages; mais, si elle
eût coulé jusqu'à nos jours, il y a longtemps que le canal eût élé com-
plètement fermé par les sédiments pierreux que l'eau déposait dans son
cours.