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504 cléricales, sauf de très-rares exceptions, comme pour l'U- niversité. Les professeurs des petits séminaires sont trop jeunes et manquent d'expérience, parce qu'on les prend au sortir de leur cours de théologie, et qu'on les envoie pour un an quelquefois professer ce qu'eux-mêmes igno- rent à peu près, et n'ont pas eu la possibilité d'apprendre. Peuvent-ils, novices qu'ils sont, devenir les guides des jeunes intelligences confiées à leurs soins ? Auront-ils quelque ascendant par leur savoir et par leur âge ? C'est Lien difficile. Quand ils commenceront à se pénétrer de leur mission, à s'ouvrir quelque jour dans le vaste ho- rizon du domaine des lettres, on viendra les prendre pour les envoyer dans un vicariat ou dans une cuve. Et ceux qui ne seraient pas éloignés tout aussitôt d'une caiv rière dans laquelle à peine ils ont eu le temps de se re- connaître, que pourront-ils, même avec ces brillantes et solides organisations intellectuelles qni sont loin d'être rares dans le clergé ? Ils s'étioleront, faute de lumière et de chaleur. Les livres, les secours leur manqueront; le découragement s'en mêlera, et tout sera perdu. De bonne foi, quelle perspective pour un jeune homme qui a fait de pénibles études que d'enfouir sa vie ensuite dans une maison où il reçoit, en sus de la nourriture et des frais les plus vulgaires, une somme annuelle de 3 à Z- O francs, jO tout juste assez pour se vêtir une fois de haut eu bas ? Il n'y aura donc point myopie ou mauvais vouloir dans une administration qui laissera subsister un pareil état de choses ? Voilà de fécondes pépinières pour le sa- cerdoce, et c'est ainsi qu'on les cultive! Il faut préparer au monde de jeunes clercs qui viennent Févangéliser, et qui, avec la science appuyée sur la foi, sachent quelque jour lutter contre les doctrines d'une incrédule philosophie,