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481 manière qu'elle évitât la ville de Vienne, parce qu'on craignait encore ses habitants, dit le gendre d'Agricola : Legionem, Gratis Alpibus traduclam, eo jîexu ilineris ire jubet, quo Viennam vitarent : namque et Vimnenses timebantur (1). Les craintes de Vitellius n'étaient pas sans fondement, et ce qu'il voulait prévenir faillit ar- river ; car l'historien ajoute qu'après avoir passé les Alpes, les plus séditieux voulaient se diriger sur Vienne, et n'en furent détournés que par l'opposition de leurs camarades : Quartadecimani, post- quam Alpibus degressi sunt', seditiosissimus quisque signa Vien- nam ferebant : comensu meliorum compressi, et legio in Britan- niam transveeta (2). Les monuments qui font lire des noms d'empereurs sont rare parmi les marbres antiques, recouvrés en si grand nombre sur le sos lyonnais. Le Musée Saint-Pierre possède quelques inscriptions d'un prince qui fit beaucoup de mal à la colonie de Plancus, et à son église chrétienne, Septime Sévère, dont le dernier combat pour l'em- pire contre son compétiteur Albin fut livré sous nos murs ; mais nous n'en avons aucune où se lise le nom de Néron, qui avait été une fois le bienfaiteur des Lyonnais. On ne peut guère douter cepen- dant qu'ils n'eussent érigé quelque menument en mémoire du se- cours qu'une main impériale leur avait tendu dans une calamité pu- blique. Peut-être à Lyon, comme ailleurs, ne tarda-tonpas à faire disparaître tout ce qui rappelait le nom d'un monstre , justement exécré du genre humain. Voilà bien, si je ne me trompe, toute l'histoire politique de notre ville sous Néron et sons les empereurs éphémères, qui, immédiate- ment après lui, s'arrachèrent successivement la souveraine puissance. Je l'ai dit, et je le répète, dans tout celaonne saurait voir que la fidé- lité à un prince odieux mais légitime, la reconnaissance pour un bienfait reçu, et une rivalité haineuse, comme elles le sont toujours (1) Hist.n, 66. (2) Hist. II, 66. 31