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474 Cet incendie, dont on retrouve encore des traces profondes sous le sol d'un grand nombre de quartiers, fut un terrible désastre pour notre ville. Même en faisant la part des exagérations déclamatoires qui sont ordinaires à Sénèque, on peut s'en former une idée d'après des phrases comme celles-ci : Nunquam denique tam infestwm ulli exarsit incendium, ut nihil alteri superesset incendia. Tôt pul- cherrima opéra, quœ singula illustrare urbes singulas passent, una nox stravit ; et in tanta pace, quantum ne bello quidem ti- meri potest, accidit. Quis hoc credat, ubique armis quiescentibus, cum toto orbe terrarum diffusa securitassit, Lugdunum quodosten- debatur in Gallia, quœri ? Omnibus fortuna quos publiée afflixit, quod passuri erant timere permisit : nulla res magna non ali- quod habuït ruinœ suœ spatium : in hac una nox fuit inter urbem maximum et nullam, Denique diutius illam tibi périsse, quam periit, narro, etc. (1). Il y avait donc bien à faire pour relever tant de ruines, et la somme donnée pour cela par le souverain ne consti- tuait pas, vu les circonstances, une libéralité fort considérable (2). D'ailleurs, elle n'était en quelque sorte qu'uae restitution ; car, Ta- cite, immédiatement après avoir rapporté ce fait, nous apprend qu'une somme égale avait été généreusement avancée par les Lyon- nais, à une époque de troubles, au sujet desquels il ne nous dit rien de plus : Quam pecuniam Lugdunenses ante obtulerant, turbidis casibus (3). Néanmoins, et tout odieux qu'était alors le prince, son don fut accueilli avec reconnaissance ; et ce sentiment honorable à nos aïeux, ne fut pas éphémère, comme il l'est trop souvent chez les peu- ples. On est fondé à supposer , du moins, qu'il eut quelque part à (1) Loc. laud. (2) Par une munificence peu dispendieuse, plusieurs de nos anciens écri- vains lyonnais, se sont plu à grossir considérablement celte somme, à la dé- cupler même, sans y être autorisés par aucune variante des textes de Tacite (Colonia, Hist. iitler., lom. I, ire part., p. 165. —Breghot du Lut, Nouveaux Mélanges, p, 416, not, 2). Cette somme, telle que la détermine Tacite, équi- valait environ à 800,000 f. de notre monnaie actuelle, (3) Annal. XVI, 13.