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466 personnes occupées au fer et à la soie, dans un rayon de sept lieues autour de Saint-Etienne. Il n'y aurait donc rien d'éton- nant que la rubanerie, surtout après le traité de commerce qui venait d'avoir lieu entre la France et l'Angleterre, et qui favorisait exclusivement ce genre d'industrie, eut occupé plus de la moitié de la population ouvrière de cette contrée. Cette branche était alors la plus lucrative, puisqu'un ouvrier ordinaire gagnait jusqu'à 15 sous, et une femme aidée de son enfant, 12 et 16 sous sur un métier à la Zurichoise. M. Cochard ajoute que J.-C. Flachat avait rapporté de ses voyages des procédés infiniment utiles pour arçonner et filer le coton à la manière des Levantins, etpour teindre les cotons, soies, poils de chèvre, en rouge, façon d'Àndrinople; qu'il éta- blit à Saint-Chamond des ateliers, dans lesquels des ouvriers grecs qu'il avait amenés, mettaient en pratique les leçons qu'ils avaient reçues chez eux. On vit sortir de cette manufacture, autorisée par un arrêt du Conseil du 31 septembre 1756, des étoffes imitant celles du Levant ; des velours ciselés dans le genre de ceux de Venise. La révolution de 1789, qui apporta tant de changements dans nos rapports, nos institutions et nos établissements, arrêta les progrès de l'industrie naissante. Les tempêtes politiques, les crises révolutionnaires élouffè- rent également les germes florissants d'autres branches indus» trielles, et comprimèrent pendant quelque temps l'essor de nos fabriques et de nos manufactures. Heureusement l'industrie de nos contrées est vivace; aussi active dans les moments de prospérité que persévérante dans les temps de calami- tés, elle a de nombreuses ressources. Il y a eu des époques néfastes où l'on a pu la croire perdue ; mais, comme le phé- nix, elle renaît de ses cendres ; comme lui, elle peut prendre ce mot pour devise : resurgam. C'est ce que nous examinerons dans la seconde partie de cette notice. Isidore HEDDE, Membre de la Société industrielle de Saint-Etienne. ment de M. de Messaace, receveur des finances à Saint-Etienne jusqu'à la révolution.