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Etienne, on a plus besoin de bras vigoureux que de littérateurs
et de savants.
II y avait, en outre, une bibliothèque attachée au couvent
des Capucins qui était aussi complète que celle formée de nos
jours; un cabinet littéraire où chaque citoyen pouvait prendre
des livres moyennant un abonnement ; un bureau d'agricul-
ture créé pour l'encouragement du plus beau et du premier
de tous les arls^ mais dont l'existence n'est plus signalée que
pour mémoire dans un des almanachs de Lyon à la fin du
XVllh siècle.
Une salle de spectacle s'ouvrit vers cette époque au milieu
de la place Chavanelle. C'était une grande loge en planches
où l'on avait eu l'audace de représenter les chefs-d'œuvre de
nos auteurs dramatiques. Le spectacle n'en fut pas plus fré-
quenté. Des comédiens essayaient-ils de donner quelques re-
présentations, la modicité des recettes les forçait bientôt à aller
chercher un dîner plus favorable au talent. N'est-ce pas l'his-
toire de toutes les époques à Saint-Etienne ? On avait aussi
commencé à jouer la comédie bourgeoise, mais ce goût ne se
soutint pas. Une société musicale, de chanteurs et d'instrumen-
tistes des deux sexes était établie dans une maison de la place
du Pré-de-la-Foire. Chaque membre payait 12 liv. par an.
Dans les cérémonies religieuses, un orgue bien dirigé ac-
compagnait les voix et les instruments. C'était, à ce qu'il
paraît, la musique qui, de tous les beaux arts, était le plus
cultivé.
D'autre part, une messagerie entreprit le service par voiture
de la poste et des voyageurs, pour Lyon et le Puy, pour Mont-
brison et Roanne ; elles partaient deux ou trois fois par se-
maine.
Six lanternes publiques furent longtemps tout l'éclairage
de la ville et des faubourgs.
A celte époque, la ville comprenait huit places, trente-cinq
rues, trois quais et onze cents maisons environ. On y comp-
tait deux églises paroissiales et neuf autres églises, savoir :