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459 11 est rare de carreler les appartements ; les parquets, pres- que toujours simples, sont en bois de sapin. La propreté est extrême dans l'intérieur des maisons. Elle n'est comparable qu'à celle des Hollandais. La fumée cons- tamment répandue dans l'atmosphère, pénètre partout et né- cessite cette précaution. La fausse équerre est la proportion géométrique la plus constamment suivie dans cette ville. Saint-Etienne est unique dans ce genre, toutes les rues y sont> à l'exception d'une seule, à fausse équerre ; les maisons, soit en dedans., soit en dehors, se ressentent de ce mauvais goût. Les étrangers sont étonnés avec raison de n'y voir aucun de ces monuments qui annoncent et distinguent une ville opulente. A l'exception de l'église principale qui est de forme gothique, en belles proportions, et n'est pas dénuée de ma- jesté ; à part quelques maisons modernes, dont la construc- tion est due à des artistes étrangers, on n'y voit ni règle, ni ordre, ni proportion. La surprise redouble quand on fait at- tention que Saint-Etienne n'est qu'à une petite dislance de Lyon, où l'on peut admirer tant de beaux édifices (1). Comme cette ville est moins favorisée que bien d'autres qui, sous le rapport de l'industrie, des richesses et de la po- pulation, ne peuvent soutenir la comparaison avec elle, elle n'a aucune promenade publique ; ses avenues sont imprati- cables pendant le tiers de l'année ; son grand chemin qui conduit à Lyon, commencé depuis quelques années, n'est pas encore achevé. Les sciences et les lettres ne sont ni cultivées; ni considé- rées à Saint-Etienne, l'intérêt y a toujours fait préférer Barème à Horace. Il y a paru un ouvrage manuscrit qui est moins l'his- toire civile et ecclésiastique qu'une pesante et ennuyeuse chronologie des curés et sociétaires de la principale église. Indépendamment du peu d'intérêt que présente un pareil su- (1) Ne dirail-on pasqu'AUéon-Dulac écrit pour notre temps?