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Mais je ne te crains point, ô superbe avalanche,
Tu peux briser mon corps comme la faible branche
De ce pin qu'en passant tu viens de fracasser ;
Mon esprit immortel, comme l'aigle sauvage
Qui lutte pour briser la prison qui l'outrage,
            Brûle de s'élancer;



De vivre, comme toi, sans limite, sans borne;
D'épouvanter les monts d'un rugissement morne.
Quel bonheur de bondir, comme un coursier sans frein,
De glacier en glacier, et d'abîme en abîme,
Ou de pendre, flottant comme un voile, à la cîme
            D'un volcan souverain !



Quel suave plaisir d'errer, brise légère,
Défaire, sous son vol, frissonner la fougère,
Et fondre de lourds blocs invincibles au temps !
Quelle force a roulé ces noirs chaos de pierres ?
Quelle force a brisé des montagnes entières?
             Un souffle du printemps.



Isard, rapide enfant des monts, souvent j'envie
Ta fière indépendance et ta sauvage vie.
Tu ne connus jamais ni labeur ni moisson :
Partout sur un tapis de fleurs et de verdure,
La main du tout-puissant pose ta nourriture,
             Epanche ta boisson :