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 tissemenfc, et le véritable auteur des Parfums de Magde-
 leine ne peut qu'en être ici infiniment flatté. Ce n'est que
 dans ces derniers temps que l'un de nos amis a surpris les
  premiers indices du plagiat, dont l'auteur vient de se ré-
 véler lui-même avec une effronterie sans exemple. Mis
 probablement en demeure de s'expliquer au sujet de ce
 plagiat, il s'est trouvé dans l'impossibilité de reculer, et
 il a écrit à l'auteur une lettre que nous gardons comme
 un modèle d'audace et d'hypocrisie; il se demande, par
 quel concours de circonstances, ces vers qu'il aurait com-
 posés en l'année i838 sont tombés entre les mains du
 collaborateur de la Revue, qui les a publiés seulement en
  1839; ^ s e félicite avec ironie de l'encadrement    magni-
fique qui a été mis aux fragments de son œuvre, et se
 compare à Ennius payant tribut à Virgile.
    Il n'y a qu'un malheur à tout cela, c'est que les Par-
fiims de Magdeleine ont été composés en 1837, que trois
 des amis de l'auteur les ont lus à cette époque et qu'ils
 reconnaissent dans les fragments que s'attribue le plagiaire,
 trois ou quatre vers qu'ils ont eux-mêmes entièrement
 refaits dans le poème de leur ami.
    Nous avons cru devoir rétablir ici la vérité, et flétrir
 comme elle le mérite cette audacieuse atteinte à la pro-
 priété littéraire; nous le devions autant dans l'intérêt
 de notre collaborateur que dans celui de notre recueil.
 Nous concevons que la faim pousse à s'approprier le
 bien d'autrui, mais nous ne pouvons comprendre encore
 que l'ambition d'un titre poétique aiguillonne l'impuis-
 sance jusqu'à la faire descendre au vol. Si nous avons de
 la pitié pour la première de ces deux choses, nous ne trou-
 vons au fond de notre cœur que du mépris pour la seconde.
 Celle-là est le fait d'un malheureux; celle-ci, d'un misérable.