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Et, d'ailleurs, toutes les fois que, par l'introduction des
procédés mécaniques, il s'opère une révolution industrielle,
la transition n'est pas tellement inattendue, tellement instan-
tanée que les ouvriers qu'elle intéresse ne puissent en prévoir
les conséquences et prendre leurs mesures pour en prévenir
les atteintes.
Chaque genre d'industrie a des subdivisions analogues
entr'elles, de telle sorte que si les procédés mécaniques en-
vahissent l'une, l'ouvrier dépossédé peut trouver son même
emploi dans un autre. Ainsi, la machine à préparer les ton-
neaux, celle à fabriquer les parquets, celle à façonner les
boiseries, permettent au tonnelier et au menuisier d'utiliser
la scie et le rabot pour d'autres espèces de travaux ; pour eux
il n'y a donc d'autre perturbation qu'un revirement d'appli-
cation de leur capacité relative.
Enfin, si un nouveau procédé mécanique nuit à une espèce
d'industrie, il a presque toujours pour résultat d'en créer
une nouvelle. Puis, encore, ce genre de perfectionnement a
pour effet d'augmenter considérablement la consommation
d'une même sorte de produits en diminuant le «oût de pro-
duction et par conséquent le prix de la vente. Il se crée
ainsi, dans une même profession, de nouvelles occasions de
travail qui compensent, et au delà , tout déplacement de
main-d'œuvre.
Il y a dans ces complications, dont l'exactitude est prouvée
par les faits passés, tous les éléments capables de rassurer sur
le sort des ouvriers ; et il est réellement inutile de rechercher
les moyens de pourvoir aux conséquences possibles des révo-
lutions industrielles.
des statistiques exactes, basées sur des renseignements officiels, et indiquant,
dans chaque localité et pour chaque genre d'industrie, les besoins ou la su-
perfétation de la main-d'ceuvre, les offres ou les demandes de travail. Ces
statistiques pourraient servir à établir un équilibre constant également avan-
tageux aux chefs et aux ouvriers.