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S67 Et, d'ailleurs, toutes les fois que, par l'introduction des procédés mécaniques, il s'opère une révolution industrielle, la transition n'est pas tellement inattendue, tellement instan- tanée que les ouvriers qu'elle intéresse ne puissent en prévoir les conséquences et prendre leurs mesures pour en prévenir les atteintes. Chaque genre d'industrie a des subdivisions analogues entr'elles, de telle sorte que si les procédés mécaniques en- vahissent l'une, l'ouvrier dépossédé peut trouver son même emploi dans un autre. Ainsi, la machine à préparer les ton- neaux, celle à fabriquer les parquets, celle à façonner les boiseries, permettent au tonnelier et au menuisier d'utiliser la scie et le rabot pour d'autres espèces de travaux ; pour eux il n'y a donc d'autre perturbation qu'un revirement d'appli- cation de leur capacité relative. Enfin, si un nouveau procédé mécanique nuit à une espèce d'industrie, il a presque toujours pour résultat d'en créer une nouvelle. Puis, encore, ce genre de perfectionnement a pour effet d'augmenter considérablement la consommation d'une même sorte de produits en diminuant le «oût de pro- duction et par conséquent le prix de la vente. Il se crée ainsi, dans une même profession, de nouvelles occasions de travail qui compensent, et au delà , tout déplacement de main-d'œuvre. Il y a dans ces complications, dont l'exactitude est prouvée par les faits passés, tous les éléments capables de rassurer sur le sort des ouvriers ; et il est réellement inutile de rechercher les moyens de pourvoir aux conséquences possibles des révo- lutions industrielles. des statistiques exactes, basées sur des renseignements officiels, et indiquant, dans chaque localité et pour chaque genre d'industrie, les besoins ou la su- perfétation de la main-d'ceuvre, les offres ou les demandes de travail. Ces statistiques pourraient servir à établir un équilibre constant également avan- tageux aux chefs et aux ouvriers.