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  tits poèmes où Ton ne trouve guère que les images plus sim-
  ples du paysage mantouan.
     Les Géorgiques ont été composées en sept années, presque
  entièrement à Naples, tandis qu'Antoine, retiré auprès de sa
 Cléopâtre, laissait Octave consolider son pouvoir en Italie, et
 y méditer sur l'usage qu'il en pourrait faire ; elles furent
  achevées et peut-être refondues, lorqu'Octave revint d'E-
 gypte, maître désormais de l'Empire et de lui-même. Elles
 portent l'empreinte de l'âge mûr, du beau pays, des hautes
 préoccupations politiques, dont elles furent le fruit.
     Admis dans la familiarité de Msecène, dans l'amitié d'Au-
guste, il semble que Virgile ait changé en un plan arrêté ce
 qui, jusque là, n'était peut-être pour lui qu'un instinct;
 il embrasse désormais la nature, non plus comme l'asile de
 son ignorance ou de ses passions, mais comme une science
 digne de la sérieuse attention de son esprit, et capable de
guérir les plaies saignantes de son temps. Du patronage de
Pollion qui était le chef du parti militaire d'Antoine, il passe
entièrement sous celui de Maxène qui est le confident des
desseins pacificateurs d'Auguste. Dans les Eglogues il avail
témoigné sa reconnaissance au premier dont l'appui l'avait
alors préservé des violences communes; il dédie les Géor-
giques au second comme un hommage rendu à sa politique
et à celle d'Auguste qu'il divinise dès le début :

            Tuque adeô, quem mox quae sint habitura deorum
            Concilia incertum est ; urbesne invisere, Csesar,
            Terrarumque velis curam (1).....


Il convie aux travaux et aux mœurs de l'agriculture ces sol-
dats ivres de combats et de pillage qui couvrent toutes les
provinces de l'empire ; mais pour mieux assurer le repos du

  (1) Georg. lib. II.