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fallait remonter, et sur laquelle on pouvait naviguer avec
des barques de 50 tonneaux. Malgré cette commodité d'un
roulage et d'une navigation naturelle, il jugea qu'un canal
serait encore préférable ; et sans écouter les plaisanteries
des autres jeunes lords d'Angleterre qui le traitaient de fou,
et qui l'engageaient à venir à Londres partager leur vie joyeuse
et dissipée, il se fit aider des conseils d'un simple mécanicien
nommé Brindley et construisit son canal avec ses propres
revenus.
« Il commença par élever sur l'Irwell un pont-aqueduc
en maçonnerie de trois arches, dont les dimensions furent
telles en largeur et en hauteur, que les barques pouvaient
passer par dessous à pleines voiles. Ce merveilleux ouvrage
fut commencé et achevé dans l'espace de dix mois ; et, à sa
suite, se prolongea le canal d'un seul niveau, jusqu'Ã Man-
chester, surunelongeurde35 milles anglais, ou 56, 315 mè-
tres.
« Du côté des mines, ce canal se termine par le grand
bassin de Worsley-Mill, pouvant contenir et servir de port
à un grand nombre de bateaux. Après que la partie à ciel
ouvert eût été achevée, le duc aurait fort bien pu exploiter
ses mines comme on le fait dans nos pays. Il aurait, pou r
cela, creusé des puits de distance en distance, et les char-
bons extraits par des chevaux ou des machines, auraient été
transportés sur des tombereaux ou des wagons de chemins
de fer, jusqu'aux bateauxstationnant dans le bassin de Wors-
ley-Mill.
« Il jugea cependant ce mode d'extraction trop arriéré et
trop barbare et il alla chercher directement ses charbons
avec des bateaux naviguant dans des galeries souterrai-
nes ».
Le mémoire contient la description de ce beau travail, et,
selon M. Héron de Ville-Fosse dans sa Richesse minérale, le