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 basiliques superbes, ces hymnes de pierre que la foi lançait
 dans les airs; nous ne resterions pas en extase devant les ta-
 bleaux de Raphaël.
    Il nous reste à examiner l'Angleterre sous le point de vue
 matériel. — Melvil nous apprend que, dans un voyage qu'il
 fit d'Ecosse en Angleterre, il rencontra à Newcastle un An-
 glais envoyé par Elisabeth pour tracer une carte de ces con-
 trées dont on disait que le terroir était bon, et que les guerres
 qui suivirent empêchèrent l'exécution de ce projet. — Ce
 passage serait précieux, si nous ne savions d'aillenrs que,
 avant Elisabeth, l'agriculture était souffrante, et qu'il n'y
 avait presque que des pâturages. Cette grande reine savait,
 aussi bien que son contemporain Sully, que » le pâturage et
 le labourage sont les deux mamelles d'une nation; » aussi
 protégea-t-elle la culture des terres, s'appliqua-1—elle à
 purger les campagnes des brigands qui les infestaient, et à
 propager un goût, ou plutôt une science qui est la source de
 la prospérité des empires ; mais, comme il y a deux personnes
 dans Elisabeth, la reine habile et capable, et la reine jalouse
outre mesure des droits de sa couronne, il arriva qu'elle com-
prima d'un côté l'essor qu'elle favorisait de l'autre. Comment
cela? une taxe odieuse, Purveyance, s'était établie depuis
longtemps, et, insensiblement, avait gagne tout le royaume.
Les pourvoyeurs royaux avaient le droit de prendre dans les
campagnes tout ce qu'ils voulaient pour l'approvisionnement
de la cour; si la reine voyageait, on prenait les charriots et
les chevaux des cultivateurs; et comme Elisabeth se faisait
toujours escorter d'une suite nombreuse, que ses voyages
étaient assez fréquents, on conçoit tout ce que cet impôt avait
d'onéreux. Ce qui encourage l'agriculteur c'est l'espoir d'une
moisson, mais, si l'on vient couper ses épis, enlever ses bes-
tiaux, il ne trace plus son sillon qu'avec dégoût, et pourtant
c'est la sueur qui féconde la terre. — Ces abus excitèrent tant