Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                           187
Chacun cherche à voler un pan de ta tunique
     Pour le vendre ensuite aux partis;
Sur son corps ténébreux chaque histrion le roule
     En s'offrant aux marchés rivaux;
Le riche paye avec ses écus, et la foule
     Avec ses stupides bravos !




Le poète, — oh ! pleurez, vierges des chœurs antiques,
     Le poète, l'homme inspiré,
Qui marchait devant vous, dans les fêtes publiques,
     Le front ceint du rameau sacré;
Qui chantait noblement, sur le luth de Phrygie,
     Les chastes amours et les dieux, —
Le poète aujourd'hui se loue à tant l'orgie,
     Pour amuser les mauvais lieux;
Tout rôle bien payé pour lui devient commode
     11 est tribun, ou bateleur;
Il exploite, selon le caprice et la mode,
     Ou l'ironie ou la douleur.



L'art, c'est l'argent! Seul Dieu, seul idéal des âmes ,
     L'argent qui fait l'homme de bien ;
Qui soumet au banquier les princes et les femmes,
      Qui donne rang de citoyen !
On en veut! Car il faut, aux penseurs, aux poètes,
     Festins, salons, coursiers de choix;
Car il faut fréquenter et vaincre par ses fêtes,
     Les banqueroutiers et les rois !
Car il faut oublier, dans les plaisirs profanes,