Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                             123
bien des dangers pour la cause de la régence ; et cette
cause que déjà il avait servie avec ardeur au Brésil, il
avait voulu la suivre et la servir probablement encore en
Europe par attachement pour la famille de Don Pedro,
son bienfaiteur.
   On sait combien pendant sept ans, cette cause fut mal-
heureuse; dès le 30 août 1829, Dona-Maria, renversée de
son trône, s'embarquait pour Rio et allait chercher au-
près de son père un appui qui lui était refusé par tous
les gouvernements de l'Europe.
   Les six pièces de vers que De Loyfitimprimer à Besan-
çon furent le premier signe de vie qu'il donna à ses amis
qui déjà en avaient fait le sacrifice, et qui tous dans leur
douleur déploraient amèrement le gaspillage d'aussi belles
facultés, le sort de cette existence vagabonde, qui, de
glorieuse, allait devenir sans aveu.
   Dans l'une d'elles, dédiée â son ancien professeur^
M. Genisset, De Loy salua son retour en Franche-Comté.
Il y arrive : Toujours
           Las de rouler comme l'algue marine.
Il y tombe exténué, recru de fatigue. On voit qu'il
n'aime rien tant que sa Comté ; qu'il lui serait doux d'y
vivre et d'y mourir ; mais il ne s'appartient plus ; mais
pour du repos, il n'ose plus s'en promettre qu'il n'en ait
fini avec on ne sait quel vœu du sort, avec cette occulte
puissance qui le traînait hors de son pays.
   Aussi, après une halte de bien peu de temps , sans
que rien ne motivât son départ, on le vit reprendre, un
beau matin, son petit cahier, son bâton de voyage ; il
s'échappa brusquement, sans même laisser une de ces let-
tres bien tendres de remercîments où il parlait de tout,
excepté de revenir. Il partit fuyant comme l'oiseau re-
cueilli en temps de neige, mourant de froid et de faim ,
auquel rien ne manquait dans la volière, comme l'oiseau
qui cède au premier rayon du soleil, et qui ne vous