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travaux consciencieux, à de graves études, à des œuvres qui
n'ont rien de flatteur pour les yeux de la foule, rien de joli
pour l'homme du monde, mais où la pensée a laissé son reflet,
où la nature a trouvé son miroir.
   Les œuvres qu'il faut acquérir, ce sont encore ces grandes
toiles devant lesquelles l'artiste n'a pas reculé, alors même
qu'il était presque assuré de ne point leur trouver de Mécène;
oui, ce sont ces pages, quand elles portent le sceau d'un talent
supérieur. Que ces œuvres appartiennent ensuite à la cité, et
qu'elles y restent comme un enseignementpour tous et forment
un musée où l'étranger sera attiré, comme il l'est, en Italie, par
plus d'une galerie célèbre. Voilà ce qu'une Société qui prend
le titre d'Amie des Arts, doit réaliser, et, s'il lui est impossible
avec l'égoïsme des souscripteurs d'arriver là, il faut alors que
la Ville vienne largement à son aide, sinon, tous les trois ans,
son existence deviendra un problème et rien de grand ne res-
tera après elle de tant d'efforts et de tant de soins.
   Vulgariser l'art par des expositions, c'est bien déjà quelque
chose, mais ce n'est pas là le développer, le féconder, en un
mot. Puissent nos réflexions être entendues, et, éveillant un
jour de nobles et généreuses sympathies, trouver une pro-
chaine réalisation!
                                           Léon   GOITEL.