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Dans sa Nymphée, Paul Flandrin a eu le tort de vouloir
imiter Le Guaspre et Poussin; il eut mieux fait de rester lui^
comme dans son beau tableau des Adieux d'un Proscrit.
FONYILLE a exposé un joli paysage, harmonieux de ton,
et d'un effet fort agréable; le site, on ne peut mieux choisi,
plairait, lors même qu'il serait traité avec moins de talent.
Cependant la vue ne s'étend pas à l'aise dans ce panorama
immense ; les montagnes du fond, trop fortement indiquées,
rapprochent l'horizon et ôtent de la pvofondeur à ce tableau
qui, à part ce défaut, est une des meilleures choses sorties du
pinceau de cet artiste.
FONTAINE (M. etM me ). La scène des Vendangeurs est bien
ordoneancée ; la couleur en est bonne, mais le dessin a souffert
de la précipitation avec laquelle ce tableau a été exécuté.
Mme Fontaine a fait des progrès -, ses Etudes offrent de l'avenir.
GLEYRE. Cet artiste, d'un talent consciencieux et sévère,
nous a envoyé un tableau dont toutes les parties ne sont pas
traitées d'une manière égale. La tête est d'une grosseur dis-
proportionnée, d'un type commun, et d'une couieur trop pous-
sée au noir. Les pieds,, d'une autre nature que la tête et les
mains, sont trop gros, d'un modèle vulgaire, et aident à faire
paraître le torse trop court. A côté de ces défauts, il faut
admirer la vigueur du coloris, le sentiment large des drape-
ries, le fini parfait des mains et un ton général d'une grande
harmonie.
GUICHARD. La tête est d'un modèle commun, les cheveux
sont disgracieux, les bras trop courts sont mal emmanchés;
mais la couleur ne saurait être trop louée.
GUIGON. Sa peinture ressemble à tout, excepté à la na-
ture.
GUINDRAND. Dans notre bonne ville de Lyon, si un artiste
se permet de faire un ciel autre que celui qui s'étend sur Four-
vières, on crie à l'excentricité; ainsi, pour sa vue de Chiavari,
Guindrand s'est entendu reprocher vivement l'azur foncé de ces
tons. Allez en Italie, messieurs les critiques, ou seulement