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64 s'occupent d'art, et il est appelé à redresser bien des erreurs, à guider bien des premiers pas. Le nombre de ses auditeurs, trop peu considérable, s'augmente cependant. On lui a fait le reproche de mêler la religion à ses doctrines littéraires. Ce reproche, vraiment pitoyable, constate un fait, l'influence des opinions religieuses sur l'art, un de ses plus puissants moyens. L'art n'est pas une œuvre isolée, un but d'amuse- ment, il doit civiliser le monde ; il est, par sa nature, l'ex- pression de ce qu'il y a de plus sublime, et doit, ainsi que la conduite de l'homme, réaliser l'infini dans le fini; l'un et l'au- tre ne sont qu'une expression. La logique et la morale sont semblables dans leurs principes. En un mot, l'art est un culte et un sacerdoce élevé. M. Reynaud appartient à l'école catho- lique ; il possède parfaitement les doctrines de l'Allemagne qu'il reflète souvent dans ses leçons; il est clair quoique pro- fond, et son style est, en tout point, digne des vérités qu'il expose ; cependant, plus de simplicité dans le ton convien- drait peut-être mieux à sa diction. Le sujet de ses der- nières leçons a été l'excellence du christianisme qui réunit dans son sein ce qu'il y avait de plus opposé; la divergence profonde qui sépare le nouveau monde social de l'ancien, con- sidéré dans ses constitutions religieuses, politiques, domes- tiques et littéraires. Dans l'antiquité régnait l'esprit pan- théiste du monopole et l'exclusion de tous au profit de quel- ques initiés, et la littérature réfléchissait ce caractère. Le sen- timent chrétien, au contraire, est celui de la fraternité, de l'égalité, de la liberté, sentiment éminemment spiritualiste, dont nous n'avons pas encore atteint les dernières consé- quences terrestres. Quel beau tableau M. Reynaud nous a tracé de l'éloquence aux premiers siècles chrétiens ! que le professeur ne se dé- courage pas; il sera bientôt apprécié comme il le mérite, car ses leçons sont aussi utiles qu'intéressantes. — Non, sans doute, ce n'est pas au cours brillant de M. François que vous apprendrez l'histoire, vous devez