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poètes d'aller y chercher leurs inspirations. Elles ont, en
 effet produit quelques excellents morceaux sous le style d'Au-
 sone. Ses lettres à Paulin, sauf quelques exceptions, sont
pleines de naturel et de tendresse : je ne parle point des
premières qu'il lui adressa , dans lesquelles il n'a d'autre
but que de montrer de l'esprit, et où par conséquent il
est froid et déclamateur : mais dès qu'il craint de ne plus
revoir son ami, dès qu'un sentiment réel et sérieux conduit
sa main, alors il est presque toujonrs touchant :
       Agnosces ne luam, Ponti duleissime, cuipam?
        Accure, o nostrum decus, o mea maxima cura,
       Votisque, omnibusque bonis, precibusque vocatus
       Appropera, dum tu juvenis, dum nostra seneotus
        Serval inexhaustum, libi gratificata, vigorem,
        O quando iste meas implebit nuncius auresi
       Ecce tuus Pauliiius adest !etc
                            Jamjam tuaIiminapuisât!
       Gredimus? an qui amant, ipsi sibi somnia fingunt (1) ?

Il y a, dans cette correspondance^ plusieurs morceaux non
moins touchants. Il semble que la faculté d'aimer, lors-
qu'elle ne peut se répandre au loin, se concentre avec plus
de force sur les affections étroites. Les épitres de Paulin, en
réponse à celles d'Ausone, sont d'une froideur et quelquefois
d'une amertune qu'explique, mais ne justifie pas, la nouveauté
de sa conversion.
   Il est honorable pour Ausone que, toutes les fois que son

   (1) Reconnaîtras-tu ta faute, ô bien aiméPontius? Accours, ô notre gloire,
o mon souci le plus cher; mes vœux, mes espérances, mes prières te rap-
pellent, bàte-toi, tandisque ma vieillesse conserve, pour fêter ton retour, un
reste de vigueur. Oh! quand mon oreille s'assouvira-t-elle de cette nou-
velle heureuse : Voici ton Paulin qui revient....déjà il frappe à ta porte.
Est-il possible ? Ou n'est-ce qu'un vain rêve de l'amitié?