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Pour tous ces présidents, pénible présidence !
Mes collègues, chez vous heureuse différence,
Ce poste, je l'ai dit, vous le rendez aisé :
— Alors, pourquoi, Monsieur, l'avez-vous refusé? —
Par un juste motif: il serait sinécure.
Pour moi, puis-je accepter sans craindre la censure
Un tort que hautement je blâme chez autrui ?
La sinécure, hélas, est en vogue aujourd'hui :
Immobile à l'attaque et ferme à la secousse ;
Coupez la tête à l'hydre, une autre lui repousse ;
Un franc sinécuriste, absent ou négligent
Dira pour s'excuser : c'est que j'aime l'argent !...
Mais un poste gratuit veut une autre mesure :
L'honneur ne doit jamais languir en sinécure :
C'est pour le titulaire un devoir accepté,
C'est un tribut de temps qui doit être acquitté.


Or, quand mon temps ailleurs réclame ma présence,
Rarement vous verriez siéger ma présidence :
Dans Paris la grand'ville un fils à visiter,
Un manoir à bâtir, des arbres à planter ;
Et quand de la moisson la plaine se dépouille,
Mon long bâton ferré qu'il faut que je dérouille;
Les Alpes à revoir, leurs glaciers à grimper;
Des jarrets et du front la force à retremper :
Voilà, voilà pour moi d'importantes affaires !
Les pourrais-je aggraver de devoirs littéraires ?
Dans ce cercle annuel de travaux, de plaisirs,
Ne réserver pour vous que de rares loisirs?