Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                  459
tique qu'il allait soutenir par les études les plus graves et les plus
consciencieuses. Jamais triomphe ne fut aussi complet que le sien.
Il fut d'autant plus éclatant que le mérite de ses concurrents était
plus éminent; il eut cela de particulier qu'il lui fit des amis sincères
de tous ses rivaux. C'est que Bouchet savait faire excuser son incon-
testable supériorité par une modestie réelle et par cette douce affa-
bilité dont le véritable"savoir est toujours accompagné.
   Après sa nomination, le nouveau major retourna à Paris afin d'y
 compléter une instruction dont l'humanité devait recevoir de si
grands secours. Pendant cette seconde période de son séjour dans
la capitale il fut accueilli, recherché, aimé de toutes les illustra-
tions de la médecine et de la chirurgie. Enfin, le 1 e r janvier 1812,
il prit les fonctions de chirurgien-en-chef de l'Hôtel-Dieu de Lyon.
A peine installé, il apporta dans la pratique de la chirurgie de nota-
bles et utiles améliorations qu'il ne dût qu'à ses propres inspirations.
Le premier, il introduisit à l'Hôtol-Dieu la méthode de réunion im-
médiate après les amputations, méthode adoptée depuis par tous
les opérateurs. Il perfectionna le barrillet à l'usage des polypes,
inventé par son père; il fut lui-même l'inventeur do la gouttière
brisée pour les tumeurs blanches du genou, ainsi que d'un instru-
ment pour exciser les tubercules cancéreux dans les parties profon-
des. Dans les opérations de la taille et de la cataracte, qu'il fit en
grand nombre, il procédait avec une adresse, une dextérité si ingé-
nieuse que, bien qu'il n'employât que des moyens connus avant lui,
il semblait en créer de nouveaux. Pour faire comprendre toute la
supériorité qu'il apportait dans la pratique de cette grande et diffi-
cile partie de son art, il serait nécessaire d'entrer dans des détails
techniques que n'admet pas le cadre de cette Notice. D'ailleurs,
nous ne voulons pas suivre Bouchet dans les nombreux et remar-
quables travaux d'hôpital qui lui valurent une réputation si brillante
et si méritée. Il faudrait être plus versé que nous ne pouvons l'être
dans ces sortes de matières pour en parler convenablement. Nous
nous contenterons de citer une de ces opérations capitales qui, par
la nouveauté, la hardiesse, le génie de leur conception et l'habileté
do leur exécution, placèrent le major de PHôtcl-Dicu au plus haut
rang de la chirurgie française. Les gens de l'art excuseront sans