page suivante »
377 M. Rouard traduit ces vers de la manière suivante : « Arrête un peu, je t'en prie, jeune et pieux voyageur, afin que lu connaisses, par cette inscription, ma malheureuse des- tinée. J'ai vécu vingt années moins une, pur, inoffensif, tou- jours d'une piété éprouvée ; formé sans peine dans les écolçs aux exercices de la jeunesse, j'ai été beau et instruit. Sous diverses armures, j'ai comballu les animaux sauvages, et ce- pendant j'étais médecin. J'ai aussi vécu le collègue des ur- saires, comme aussi le collègue de ceux qui frappent de fré- quentes victimes dans les sacrifices , et qui, au retour du printemps, couronnent de guirlandes de fleurs les statues des dieux. Si lu veux connaître mon nom, l'inscription te dit la vérité. SEX. JUL. FELICISSIMUS. SEX. JULICS FEUX A SON ÉLÈVE INCOMPARABLE. FÉLICITÉ. » Il y a ici deux objets à étudier, la forme el le fond. — La forme, c'est une mauvaise versification, qui ne marche pas même suivant les règles de la prosodie, et qui fait un dactyle de viclima, en le mettant à l'accusatif pluriel, viclima sacris Cœdere sjepe soient ; qui fait un dactyle encore avec novo ; qui affecte d'aspirer harenis, comme on le faisait alors dans des mots de ce genre, et qui enfin écrit ursaris pour ursarih. Un seul vers^ dans celte inscription, mérite d'être remarqué pour la pompe de son harmonie; c'est celui où le poète nous représente les simulacres des dieux réchauffés par des fleurs entrelacées : Floribus inlextis refovent simulacra deorum. Quant au fond de l'inscription, il s'agit d'un jeune homme qui a été ministre des dieux, et qui est mort à dix-neuf ans. Sex. Julius Félix aura élevé et adopté ce jeune homme, et luj