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  M. Rouard traduit ces vers de la manière suivante :
   « Arrête un peu, je t'en prie, jeune et pieux voyageur, afin
que lu connaisses, par cette inscription, ma malheureuse des-
tinée. J'ai vécu vingt années moins une, pur, inoffensif, tou-
jours d'une piété éprouvée ; formé sans peine dans les écolçs
aux exercices de la jeunesse, j'ai été beau et instruit. Sous
diverses armures, j'ai comballu les animaux sauvages, et ce-
pendant j'étais médecin. J'ai aussi vécu le collègue des ur-
saires, comme aussi le collègue de ceux qui frappent de fré-
quentes victimes dans les sacrifices , et qui, au retour du
printemps, couronnent de guirlandes de fleurs les statues des
dieux. Si lu veux connaître mon nom, l'inscription te dit la
vérité.
                      SEX. JUL. FELICISSIMUS.
                         SEX. JULICS FEUX
                   A SON ÉLÈVE INCOMPARABLE.
                              FÉLICITÉ. »

  Il y a ici deux objets à étudier, la forme el le fond. — La
forme, c'est une mauvaise versification, qui ne marche pas
même suivant les règles de la prosodie, et qui fait un dactyle
de viclima, en le mettant à l'accusatif pluriel,
                                            viclima sacris
          Cœdere sjepe soient ;

qui fait un dactyle encore avec novo ; qui affecte d'aspirer
harenis, comme on le faisait alors dans des mots de ce genre,
et qui enfin écrit ursaris pour ursarih. Un seul vers^ dans
celte inscription, mérite d'être remarqué pour la pompe de
son harmonie; c'est celui où le poète nous représente les
simulacres des dieux réchauffés par des fleurs entrelacées :
          Floribus inlextis refovent simulacra deorum.

  Quant au fond de l'inscription, il s'agit d'un jeune homme
qui a été ministre des dieux, et qui est mort à dix-neuf ans.
Sex. Julius Félix aura élevé et adopté ce jeune homme, et luj