Revue du Lyonnais » série 1 - n°10 ( 1839 ) » pp.368

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 ou morale ; ne les laissons pas marcher à leur perte, faute de
 leur faire connaître le bien : l'avenir peut les rendre meil-
 leurs. Montrons-leur le pardon tout près du repentir ; rele-
 vons-les à leurs propres yeux : en les rendant estimables, ils
 voudront être estimés. »
    Alors un grand acte d'humanité fut accompli. Quelques per-
sonnes pleines de zèle résolurent d'arracher à la démorali-
sation et à l'infamie celle triste portion de l'humanité que la
loi frappe dès qu'elle est coupable; mais qu'elle ne protège pas
quand elle n'est qu'égarée. Elles consacrèrent leurs soins à
l'édification d'une œuvre toute de charité, que nous croyons
ne pouvoir mieux faire connaître qu'en citant quelques pas-
sages de ses compte-rendus des années 1837-1839.
    Une pieuse cérémonie a eu lieu le 26 mai 1839, au Refuge
Saint-Joseph, où plusieurs nouveaux frères ont pris l'habit de
l'ordre. M. l'abbé Desgeorges, dans une simple et touchante
exhortation, leur a montré la carrière pleine de dévoûment et
d'abnégalion qu'ils allaient embrasser, sans aulre récompense
ici bas, que les bénédictions des malheureux qu'ils rendront à
la vertu et à la société.
    < L'institution de Saint-Joseph reçoit les jeunes gens qui, par
    c
leurs mauvais penchants, leurs habitudes vicieuses, ou un
contact dangereux avec le crime, inspirent de justes craintes
sur leur avenir; son action sur eux peut être considérée comme
préventive. Une vie réglée dans la retraite , le travail, l'ins-
truction et les pratiques religieuses , l'émulation et les bons
exemples, sont les moyens qui y sont employé? pour ramener
dans la bonne voie ces enfants égarés. Mais elle n'est armée
que de la puissance paternelle, et si elle éprouve une résis-
tance trop obstinée, si le malheureux enfant se sousliait à sa
vigilante sollicitude, elle n'a d'autre ressource que de le signa-
ler à l'autorité, qui dès lors fait surveiller sa conduite, et peut
arrêter ses premiers pas dans la carrière du crime, en lui in-
fligeant une salutaire réclusion dans le Pénitencier.»
   «Làil relrouveles Frères de Saint-Joseph toujours disposés