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305 ordinaire en Piémont pour faire jurer à son altesse de Savoie la paix conclue à Lyon par ce Prince ; enfin lorsque, outragé dans son honneur par le marquis de Châteauneuf qui lui avait enlevé Gasparde, sa fille^ veuve, à 17 ans, de Jean Timoléon de Beaufort, marquis de Canillac, il s'était fait porter mou- rant à Paris auprès du roi pour avoir satisfaction d'une si grande offense. Une attaque d'apoplexie foudroyan le lui avait empêché de réintégrer ses trésors en leur place ordinaire; et les trésors enterrés avaient été recherchés vainement par Melchior, son fils. Des magiciens appelés y avaient usé leur science ; et de génération en génération on en était venu toujours à se de- mander où pouvaient être déposés les trésors de Jacques Mitle de ChevrièreSj maître et seigneur de tant de terres en Forez., Lyonnais, Beaujolais, Le Velay, la Bourgogne;, en Dauphiné^ en Savoie et en Bresse. L'opiniâtre mineur raviva ce souvenir; cette tradition dont les anciens ne parlaient guères plus, il s'en empara. Le bruit se répandit tout-à -coup que des chevaliers armés, apparaissaient tout en feu, par des nuits sombres., à l'entour du château, et toujours au même endroit, au point indiqué par le mineur, et que le Gnome, de temps à autre, parlait par des éclats de rire moqueur, de la joie où le malin esprit était que personne ne fut mieux avisé des trésors de Jac- ques Mitle de Chevriers , maître et seigneur de tant de terres. Il n'en fallut pas davantage pour ramener au mineur toutes les personnes qui l'avaient rebuté. Des actionnaires lui vin- rent en foule pour avoir une part dans les trésors du château qu'au lieu de charbon il déclara vouloir chercher. Déjà l'em- ploi de ses richesses embarrassait le comité-directeur. Ainsi commandité, en bien peu de temps, le chercheur de mines parvint à se faire un fonds social qui lui permit d'ouvrir un-puits, au grand dépit du Gnome dont les rires moqueurs avaient cessé.