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toute évidence , que Septumanus tenait une hôtellerie, cette inter-
prétation devient inadmissible. Nous voyons chez les Romains des
hôtelleries où l'on ne donnait que le logement ; mais on allait prendre
ses repas dans des établissements d'une autre espèce : on ne l'appor-
tait point à son logis. Cette manière de faire était bonne pour les
temps primitifs et pour des localités qui offraient peu de ressources
en fait de comestibles, ou qui étaient peu fréquentées ; mais dans une
grande ville, riche et commerçante, et aux premiers siècles de l'em -
pire, on ne peut la supposer : les seuls Orientaux, toujours peu dis-
posés à changer leurs coutumes, conservaient alors cet usage des
anciens jours.
   rout-ôtro Septumanus pensait-il venir en aide au dieu de la santé
par les soins qu'il prenait de ses hôtes. Du moins il annonce aux
étrangers que celui qui viendra chez lui se trouvera bien du logement
et de la nourriture ; car on ne saurait plus voir autre chose dans cette
courte phrase : QVIVENERIT MELIVS VTETVR. C'est le charlata-
nisme, assez innocent du reste, et peu trompeur, je suppose, pour les
gens à expérience, d'un homme qui cherche à s'attirer des pratiques :
c'est le pendant de la formule que nous avons observée ailleurs ,
OMNIA COMMODA PRAESTANTVR.
   Dans l'interprétation de la dernière phrase, POST HOSPES VBI
MANEAS PROSPICE , j'ai encore à relever une erreur de Dom Mar-
tin (1), déjà commise avant lui par le P. de Colonia (2). Ils ont pré-
tendu l'un et l'autre que Septumanus annonçait aux étrangers , par
cette clause, qu'il ne les recevait que pour un seul jour , lequel passé
ils devaient songer à se pourvoir ailleurs. Je ne sais où Colonia, qui
prenait partout, a pu prendre une telle idée, car il n'y a rien de sem.
blable dans notre inscription. Chez le père Martin, elle doit être en-
core une conséquence de son système sur l'hospitalité désintéressée
de notre compatriote, laquelle eût été onéreuse au point de devenir
impraticable , si elle eût pu se prolonger indéfiniment au gré des
 hôtes qu'il recevait.

des Lyonnais, etc. par l'abh' A. M. Cahonr. Lyon, 1858, in-8°, introduction,
p.X.
  (1) Loc. laud.
  (2) Loe. laud.