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lance de ses péchés, avec plusieurs oraisons jaculatoires. 11
avoua que durant ses trois mois de prison il s'était disposé à
la mort par les prières et une lecture continuelle du livret
de Bellarmiiij intitulé : De l'Art de bien mourir.
    « Sur ces entrefaites, un homme lui vint faire les adieux
 de sa sœur, M me de Ponlac. M. de Thou le prit pour l'exécu-
 teur, courut à lui et l'embrassa : « C'est donc toi qui me dois
 aujourd'hui envoyer dans le ciel ! » Mais averti de sa méprise,
il reprit : « Mon ami, il y a si longtemps que je ne t'avais vu,
que je te méconnaissais. Dis à ma sœur qu'elle continue ses
 dévotions, que ce monde n'est que mensonge et vanité, et
que depuis qu'on m'a prononcé ma sentence, toutes perplexi-
 tés m'ont quitté, et que je suis plus tranquille que jamais.
 Adieu. » Cet h o m m e , dans son é l o n n e m e n t , ne sut que
 répliquer. M. de Thou écrivit alors la lettre suivante à
 M. du Puy :
  «Je vous fais ce mot avant que de mourir, pour vous conjurer
de vous souvenir de moi. Je vous promets la m ê m e chose en
l'autre monde, où j'espère que Dieu me recevra. Je vous r e -
commande mon frère et M. de Thoulon. Ma sœur de Pontac
est ici que je plains extrêmement. Je vous prie de faire e m -
ployer nos amis pour faire donner ma confiscation à mon
frère ; l'intérêt que je suis capable d'y prendre est pour le
paiement de mes dettes, outre que j'ai fait un vœu durant
ma prison, dont le père gardien des Cordeliers de Tarascon
est témoin ; c'est de fonder en leur église une messe de cent
écus de rente. Je vous recommande Petit-Jean, mon valet, et
meurs votre serviteur.
                                                 DE THOU (1).     »

  « Il en écrivit encore une, et il dit : «Voilà la dernière pensée
que je veux avoir pour le monde ; parlons de Paradis. » L à -

   (1) Celle letlre se trouve encore dans le XVe volume de l'historien de
Thou, avec la date du 12 septembre , et quelques légères variantes. Après
ces mots : Dieu me recevra : on ajoute ici : En la gloire de ses dus.