Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                           198
Loin de ce lieu d'exil où mon ame se glace,
Où nul rayon d'espoir ne vient luire à mes yeux,
S'élançant par-delà les mondes et l'espace,
Elle cherche plus haut et son but et sa place,
          Elle cherche les cieux.

Là, le fils adoré de la Vierge féconde,
Le Dieu de vérité, de grâce et de vertu,
En qui des cœurs souffrants l'unique espoir se fonde,
Me tend ses bras divins qui soutiennent le monde
           Et le pauvre abattu.

«   Venez à moi, dit-il, vous que la terre oublie,
«   Dont les pas chancelants tremblent sous vos fardeaux ;
«   J'ai pour vous consoler des paroles de vie,
«   0 vous tous qui pleurez, et dont le cœur n'envie
            « Que la paix, des tombeaux ! »

Ah! que d'un monde vain l'éclat semble frivole
A l'œil qui, s'enivrant d'éternelle splendeur,
A sur le front des saints vu briller l'auréole,
Ella grâce couler en céleste parole
           Des lèvres du Seigneur!

Aussi, me recueillant dans mon obscur asile,
Je sens, paisible et fort, mon cœur nourri d'espoir,
Que m'importent la pompe et le bruit de la ville !
Mon sommeil n'en est pas moins doux ni moins tranquille,
           A l'heure où vient le soir.

Puis, je relis encor ces pages tant aimées,
Où s'exhala ton ame en ravissants concerts,
Et, pour monter à Dieu, de mes lèvres charmées
L'ardent soupir s'élève en notes enflammées,
           Je prie avec tes vers.

Et ta douce promesse, en naissant accomplie,
Me fait bénir déjà les pleurs que j'ai versés;
Car une larme seule en ton sein recueillie,
Et mêlée à tes flots d'amour et d'harmonie,
          Pour ma gloire est assez.