Revue du Lyonnais » série 1 - n°10 ( 1839 ) » pp.140

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recette annuelle de 650,000 fr. produite par la fourniture de
3 millons 1/2 de litres seulemen t. Espérerait-il tout placer sur
ce pied-là? Cela ferait une somme, qui certes permettrait
bien la supression des octrois, suivaut le vœu fort honorable
de l'auteur, car elle s'élèverait à 7,985,000fr. par année.
   Il y a probablement là une distraction, sur laquelle nous
n'insisterons pas. Nous en dirons autant d'une erreur de
niveau qui a été reprochée à M. Barillon : il paraîtrait que
le lit de la rivière d'Ain dans la commune de Pont-d'Ain se-
rait inférieur au sol de la Croix-Rousse. Nous avouons que
nous n'attachons pas à celte erreur une très-grande impor-
tance, car si le projet de canal dont il s'agit était bon en
lui-même, il resterait bon moyennant une autre prise d'eau;
par exemple, le lac de TSantua, qui n'est pas à une distance
bien considérable de Pont-d'Ain, est coté dans les cartes
géologiques pour avoir 424 mètres de hauteur, ce qui offri-
rait toute la pente nécessaire à un canal dont le débouché
serait à la Croix-Rousse.
   Se tromper dans l'énoncé d'un fait nous semble bien moins
grave que se tromper dans un raisonnement. Voilà pourquoi
nous nous sommes attachés à rectifier, de préférence, ce que
nous croyons être des idées fausses.
   Relativement à la possibilité d'amener les eaux de l'Ain à
l a Croix-Rousse, M. Barillon a été victime d'une erreur po-
pulaire, qui existait depuis long-temps à Lyon, erreur sem-
blable à celle, non moins répandue, qui consiste à croire que
c'est la main de l'homme qui a taillé dans Se roc le pas-
sage de la Saône devant Pierre-Scise et qu'avant ce travail
dont la tradition fait honneur à une colonie de Suisses, cette
rivière passait à l'Ouest de la montagne de Fourvière (1). Il


   (1) L'endroit où la tradition place ce percement héroïque est précisé-
ment le point le plus profond du cours entier de la Saône ; le fond est à
17 mètres au dessous de la ligne de flottaison à l'étiage. Or, les bons Hél-
vcliens fjni se seraient livrés à nu semblable (.savait se seraient bornés sauf