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67 un» honteuse erreur, les dieux troyens, et, dans le secret sanctuaire de leurs foyers, ils vénèrent les pénates exilés de la Phrygie. << Le sénat, - je rougis de rappeler tant de turpitudes de nos pères, — le sénat honore Janus aux deux visages ; il ho- nore Sterculus, et célèbre les fêtes du Dieu Saturne. « 0 Christ! efface un tel déshonneur; envoie ton Gabriel, afin que l'aveugle descendance d'Iule connaisse le vrai Dieu. « Et déjà nous avons des gages assurés de cette espérance ; déjà régnent dans Rome les deux princes des apôtres. « L'un est le noble instrument de la vocation des Gentils ; l'autre, assis sur la première chaire^ est chargé d'ouvrir les portes de l'éternité. « Loin donc, adultère Jupiter, souillé de l'inceste de ta sœur ; laisse Rome en sa liberté, et fuis loin du peuple de Jésus-Christ. « C'est Paul qui te chasse d'ici; c'est le sang de Pierre qui crie contre toi ; le crime de Néron, que tu avais armé toi- même, te nuit maintenant. « Je vois venir un prince, un prince serviteur de Dieu, lequel ne permettra pas que Rome soit esclave de ces sacri- fices d'ignominie. « Il fermera les temples ; il en scellera les portes d'ivoire. Par son ordre, d'éternels verroux en défendront le seuil. « Alors enfin-,les marbres resplendiront, purs de tout sang, et les statues d'airain, maintenant image des dieux, seront alors debout, sans coupables hommages (1). » Ainsi partagé entre l'attente d'un avenir plus fortuné et les terreurs de l'orage grondant à de fréquents intervalles, l'église, dans l'empire et dans Rome en particulier, allait croissant toujours en force et en étendue, comme le remarque Pru- dence. Le diacre dont il célèbre la mort fut martyrisé en l'année 260. Vers la fin de cette hymne, le poète qui vient de (l)Des Couronnes, hymne u, 415—481,