Revue du Lyonnais » série 1 - n°10 ( 1839 ) » pp.050

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puis un certain nombre d'années, au service des malades,
   Lyon envoya deux Sœurs à Paris, mais il ne fut pas aisé
 de s'entendre sur toutes choses, et le conseil archiépiscopal
 décida que nos Sœurs essaieraient de se soutenir avec les
éléments de succès qui déjà s'offraient à elles, et avec les
ressources que pourraient fournir le temps et l'expérience.
Les deux Sœurs qui avaient été envoyées à Paris furent bien-
tôt rappelées, et la Supérieure provisoire, Sœur Marie-Joseph
(Emilie Chavent) fut invitée à continuer ses fonctions, jusqu'au
jour où pourrait avoir lieu une élection légale.
   Une fois que le nombre des Sœurs fut augmenté, il devint
nécessaire de trouver un logement plus vaste, et, dans le
courant du mois d'août 1835, la communauté alla s'installer
rue Sainte-Hélène, n ° l , dans une maison qui, au mois de
septembre 1838, a été acquise pour elles. L'autorité ecclésia-
stique s'occupait, à travers de tout cela,d'examiner le règle-
ment qui avait été soumis à son approbation, et le 28 février
1836 eut lieu, dans la chapelle des Sœurs la première vêlure
religieuse.
   Le costume des SÅ“urs de Bon-Secours a quelque chose
de simple e t d e propre tout-à-la fois. Il se compose d'une robe
de couleur brune, d'une pèlerine et d'une coiffe blanches.
Bien souvent, les hommes du monde, qui ignorent ici quelle
est la puissance du vêlement pour conserver pur et intact
l'esprit d'un Ordre quelconque, s'étonnent ou se moquent
de ces humbles dehors qu'affichent les maisons religieuses;
ils ne savent point q u e , d'altérations en altérations, une Ins-
titution pieuse s'en irait bien vile et se réduirait à néant.
D'ailleurs, celle perpétuité d'un costume sévère, qui ne sacri-
fie rien à nos futiles modes est assez élevée dans son motif
pour qu'elle doive inspirer quelque respect. Car enfin, sous
ce vêlement grossier, sous celle bure, il se cache de belles
âmes, de jeunes femmes qui auraient eu leur place dans le
monde, des hommes qui auraient pu suivre le cours d'une
vie facile, et qui ont tout sacrifié, richesse, esprit et beauté.