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Quels charmes voiles-tu sur ton morne rivage ?
A ton roc désolé tout se meurt, tout finit;
L'oiseau ne chante point sur tes bords sans feuillage,
       Il n'y pourrait cacher son nid.

Chaste et suave amour de Pétrarque pour Laure
Dont laflammeexpirée eut des reflets lointains,
Noms aimés dont le cœur se ressouvient encore
       Depuis quatre siècles éteints,

C'est vous qui de ces lieux avez fait le prestige,
Vous qui les embaumez de ces parfums secrets
Que la fleur en tombant laisse encore à sa tige,
     Après elle, longtemps après.

Bords heureux, illustrés par l'amour des poètes,
Nous ne devrions jamais vous voir que dans leurs vers ;
Toujours nous vous rêvons plus beaux que vous ne l'êtes,
     Vous qui fûtes leur univers.

Ainsi de vous, portraits, souvenirs qu'on vénère,
Lettres qui nous rendez ceux qui sont dans les cieux,
On devrait vous enfouir avec nous dans la terre;
     Vous n'avez de prix qu'à nos yeux.

                                     Léon     BOITEL.