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îique où elle se plaît pardessus tout. On dirait que l'auteur a
voulu dans ce petit volume jetter uu mot d'espoir à toutes les
souffrances. Ici, c'est à M. Peyronnet dans sa prison ; là , Ã
cette jeune poète, Élisa Mercœur dans sa tombe. Comme le
joli myosotis, on retrouve celte fleur de rêverie sur le bord du
lac solitaire, au milieu du champ de blé où s'élève la grande
madone, derrière les barreaux delà geôle comme dans la cour
de la maison paternelle ,
Où croissait un peu d'herbe ,
Où l'oiseau de nos toits descendait boire, puis,
Pour coucher ses enfants, becquetait l'humble gerbe,
Entre les cailloux blancs que mouillait le grand puits.
Le danger de cette poésie intime , c'est le trivial et le ma-
niéré ; Mme "Valmore ne le redoute guères, car presque tou-
jours elle ne suit que les inspirations de son cœur. Lorsqu'elle
s'adresse à ses enfants, lorsque de ces vers caressants et doux,
comme autant de bouquets gracieux et parfumés ^ elle leur fait
à chacun une part égale, dans sa justice de mère qui n'a qu'un
même amour pour tous , c'est alors qu'on retrouve dans toute
sa richesse la tendre effusion de la muse. Rien de plus gracieux
et de plus charmant que les petites leçons poétiques qu'elle
donne à sa jeune famille ; son ame d'une exquise sensibilité
comprend leurs moindres sensations ; elle remonte sa propre
vie avec un rare bonheur. Elle retrouve alors son amour en
germe, quand, petite fille, loin de son Petit Amoureux qui
nous a valu de si jolies stances, elle redisait aussi à son frère,
Enfant du rempart militaire, en parlant de leur vieille mère :
Si tu veux, nous irons où l'on trouve des roses ,
Pour lier une fleur à chacun de ses jours ;
Nous irons dans un bois sombre et loin , si tu l'oses,
Et nous la retiendrons par tant de belles choses,
Qu'à force d'être heureuse , elle vivra toujours.
J. B. P.